Actualité
Par
Martine Lochouarn - le 17/10/2011
De nouveaux traitements ciblés arrivent, mais le diagnostic précoce reste fondamental.
Le cancer colorectal est responsable chaque année en
France de 17 000 décès pour 37 000 nouveaux cas. C'est le troisième
cancer en termes de fréquence, le deuxième pour la mortalité. Plus que
d'autres, ce cancer, qui frappe trois hommes pour deux femmes, est lié
au vieillissement. «Pour 100 000 habitants, on compte 10 nouveaux cas
par an chez les plus de 50 ans, contre près de 400 à 75-80 ans», indique
le Pr Philippe Rougier, chef du service de gastro-entérologie et
d'oncologie digestive de l'hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne.
Si les traitements ont beaucoup progressé, leur efficacité dépend largement du diagnostic précoce de ces tumeurs. Or, encore 40% de ces diagnostics sont faits alors qu'il y a déjà des métastases. D'où la campagne actuelle de l'Inca et du ministère de la Santé pour inciter les personnes de 50 à 74 ans à se faire dépister.
À l'origine du cancer colorectal, un polype qui se transforme sournoisement en tumeur maligne. Un tiers des plus de 65 ans présentent des polypes bénins, ou adénomes, sur la muqueuse du gros intestin et du rectum. Un adénome sur dix atteindra 1 cm de diamètre, et parmi eux un sur quatre dégénérera en cancer. Par chance, le cancer colorectal évolue lentement, en moyenne sur dix ans. Mais aucun symptôme ne permet de le repérer durant cette période. Seul le test de dépistage peut révéler un peu d'hémoglobine dans les selles, signe éventuel d'un polype qui saigne. C'est pourquoi le dépistage répété tous les deux ans chez les 50-74 ans est si important.
La chirurgie reste le traitement privilégié du cancer colorectal. Elle suffit, seule, à traiter 70% à 80% des cancers superficiels ou limités à l'intestin. Mais ceux-ci ne représentent qu'un tiers des cas.
Lorsque les ganglions proches sont atteints ou quand le cancer a formé des métastases dans d'autres organes, le traitement fait aussi appel à la chimiothérapie. «Quand le cancer reste limité au côlon et aux ganglions voisins, cette chimiothérapie réduit de 50% le risque de récidive après l'opération, et de 30% à 40% le risque de décès, explique le Pr Rougier. Lorsqu'il y a des métastases, la chimiothérapie devient le traitement principal. Elle fait régresser les tumeurs dans 50% des cas. Chez 15% des malades, cette régression est même suffisante pour permettre au chirurgien de retirer les métastases au foie et au poumon, transformant une maladie incurable en maladie potentiellement curable.»
À côté des chimiothérapies classiques combinant le 5-fluorouracile, l'irinotécan et l'oxaliplatine, sont apparues récemment des thérapies ciblées inhibant spécifiquement une étape du processus cancéreux. «Le bevacizumab (Avastin) est dirigé contre le VEGF, un facteur de croissance indispensable à la vascularisation, donc au développement de la tumeur. Le cetuximab (Erbitux) et le panitunumab (Vectibix) inhibent le récepteur à l'EGF, première étape d'une voie vers la prolifération incontrôlée des cellules, explique le Pr Pierre Laurent-Puig, qui dirige l'unité d'oncologie biologique de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Mais ces deux derniers sont inefficaces si la tumeur présente une mutation du gène Kras, soit un tiers des cas. Cette mutation est donc systématiquement recherchée. Cette médecine personnalisée, basée à la fois sur la recherche des altérations génétiques de la tumeur, qui permettent de prédire sa réponse, et sur la pharmacogénétique, qui permet d'adapter le traitement et sa toxicité aux paramètres du patient, est appelée à se développer.» L'inhibition d'autres voies de signalisation cellulaire - MAP kinases, PI3 kinases et IGF1 notamment - semble aussi intéressante.
Aujourd'hui, quand la maladie est diagnostiquée au tout premier stade, la survie à cinq ans atteint 94% : des chiffres qui parlent d'eux-mêmes en faveur du dépistage.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/03/15/10103-cancer-colorectal-encore-trop-deces-evitables
LIRE AUSSI :
» Une simple prise de sang pour dépister le cancer du côlon
» L'alcool majore le risque de cancer du sein et du côlon
» Cancer : vertus et vices du dépistage
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02/04/2007 | Mise à jour : 06:00
Si les traitements ont beaucoup progressé, leur efficacité dépend largement du diagnostic précoce de ces tumeurs. Or, encore 40% de ces diagnostics sont faits alors qu'il y a déjà des métastases. D'où la campagne actuelle de l'Inca et du ministère de la Santé pour inciter les personnes de 50 à 74 ans à se faire dépister.
À l'origine du cancer colorectal, un polype qui se transforme sournoisement en tumeur maligne. Un tiers des plus de 65 ans présentent des polypes bénins, ou adénomes, sur la muqueuse du gros intestin et du rectum. Un adénome sur dix atteindra 1 cm de diamètre, et parmi eux un sur quatre dégénérera en cancer. Par chance, le cancer colorectal évolue lentement, en moyenne sur dix ans. Mais aucun symptôme ne permet de le repérer durant cette période. Seul le test de dépistage peut révéler un peu d'hémoglobine dans les selles, signe éventuel d'un polype qui saigne. C'est pourquoi le dépistage répété tous les deux ans chez les 50-74 ans est si important.
Hygiène de vie
Tabac, alcool, surpoids, sédentarité et régime hypercalorique riche en viande favorisent la survenue de ce cancer, dont la fréquence s'effondre dans les pays où l'alimentation privilégie les fibres. Seuls 3% des cas sont dus à une maladie génétique, polypose familiale ou syndrome de Lynch, importante à diagnostiquer pour surveiller les proches. Dans 17% des cas, un cancer colorectal chez un parent au premier degré traduit une prédisposition familiale qui multiplie le risque par deux. Mais 80% sont des cancers isolés. Passé 50 ans, des modifications du transit intestinal, des douleurs abdominales, la présence de sang dans les selles doivent donc amener à consulter. Lorsque le dépistage est positif (3% des cas) et chez les personnes à risque, une coloscopie permet de repérer un polype suspect, qui est alors enlevé et analysé.La chirurgie reste le traitement privilégié du cancer colorectal. Elle suffit, seule, à traiter 70% à 80% des cancers superficiels ou limités à l'intestin. Mais ceux-ci ne représentent qu'un tiers des cas.
Lorsque les ganglions proches sont atteints ou quand le cancer a formé des métastases dans d'autres organes, le traitement fait aussi appel à la chimiothérapie. «Quand le cancer reste limité au côlon et aux ganglions voisins, cette chimiothérapie réduit de 50% le risque de récidive après l'opération, et de 30% à 40% le risque de décès, explique le Pr Rougier. Lorsqu'il y a des métastases, la chimiothérapie devient le traitement principal. Elle fait régresser les tumeurs dans 50% des cas. Chez 15% des malades, cette régression est même suffisante pour permettre au chirurgien de retirer les métastases au foie et au poumon, transformant une maladie incurable en maladie potentiellement curable.»
À côté des chimiothérapies classiques combinant le 5-fluorouracile, l'irinotécan et l'oxaliplatine, sont apparues récemment des thérapies ciblées inhibant spécifiquement une étape du processus cancéreux. «Le bevacizumab (Avastin) est dirigé contre le VEGF, un facteur de croissance indispensable à la vascularisation, donc au développement de la tumeur. Le cetuximab (Erbitux) et le panitunumab (Vectibix) inhibent le récepteur à l'EGF, première étape d'une voie vers la prolifération incontrôlée des cellules, explique le Pr Pierre Laurent-Puig, qui dirige l'unité d'oncologie biologique de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Mais ces deux derniers sont inefficaces si la tumeur présente une mutation du gène Kras, soit un tiers des cas. Cette mutation est donc systématiquement recherchée. Cette médecine personnalisée, basée à la fois sur la recherche des altérations génétiques de la tumeur, qui permettent de prédire sa réponse, et sur la pharmacogénétique, qui permet d'adapter le traitement et sa toxicité aux paramètres du patient, est appelée à se développer.» L'inhibition d'autres voies de signalisation cellulaire - MAP kinases, PI3 kinases et IGF1 notamment - semble aussi intéressante.
Aujourd'hui, quand la maladie est diagnostiquée au tout premier stade, la survie à cinq ans atteint 94% : des chiffres qui parlent d'eux-mêmes en faveur du dépistage.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/03/15/10103-cancer-colorectal-encore-trop-deces-evitables
LIRE AUSSI :
» Une simple prise de sang pour dépister le cancer du côlon
» L'alcool majore le risque de cancer du sein et du côlon
» Cancer : vertus et vices du dépistage
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L'alcool majore le risque de cancer du sein et du côlon
CATHERINE PETITNICOLAS02/04/2007 | Mise à jour : 06:00
CONSOMMER 50 grammes d'alcool par jour (soit cinq verres de vin ou cinq
canettes de bière de 25 centilitres ou 15 cl d'alcool fort) augmente de
50 % le risque d'être victime d'un cancer du sein et de...
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