L'automobile et le textile sont particulièrement fragilisés. Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro
L'économie devrait se contracter de 0,1% au troisième trimestre, selon la première prévision de la Banque de France. Dans l'industrie comme dans les services, l'atmosphère est morose.
La France semble ne plus pouvoir échapper à la récession qui ronge la zone euro. L'activité économique devrait reculer de 0,1% au troisième trimestre (de juillet à septembre), selon la première prévision de la Banque de France publiée ce mercredi. Elle table également sur un recul du même ordre au deuxième trimestre (d'avril à juin). La France suit en cela l'Allemagne, où l'économie semble montrer des premiers signes de faiblesse.L'Institut national de la conjoncture était pour sa part plus optimiste, lorsqu'elle a présenté ses perspectives fin juin, tablant sur une timide reprise de la croissance de l'ordre de +0,1% pendant l'été. Le gouvernement a abaissé ses prévisions début juillet, ramenant son estimation à une croissance du PIB de 0,3% en 2012 et à environ 1,2% pour 2013, contre 0,4% et 1,7% attendus auparavant. Le 1er août, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a admis qu'il demeurait «inquiet» pour les chiffres de la croissance mais n'envisageait pas d'abaisser une nouvelle fois sa prévision pour 2012.
Les signaux observés par les économistes restent toutefois dans le rouge. L'indice dit «PMI» des directeurs d'achats d'entreprises traduit ces derniers mois un recul de l'activité. Les indicateurs conjoncturels de la Banque de France ne disent pas autre chose. Le climat des affaires a reculé d'un point dans l'industrie comme dans les services, à 90 points.
Dans l'industrie, c'est l'automobile et le textile qui plombent le secteur, précise la Banque de France. Les usines tournent à bas régime, continue l'institution: les capacités de production ne sont utilisées qu'à hauteur de 76,9%, contre 77,2% un mois auparavant. Les carnets de commande se dégarnissent et les entreprises accumulent les stocks. Conclusion de la Banque de France: «les perspectives pour les prochains mois se dirigent vers un léger tassement de l'activité».
Espagne et Italie en crise
La situation délicate de la France ne semble rien à voir avec les graves crises économiques que traversent l'Italie et l'Espagne. La première a vu son économie plonger de 0,7% au deuxième trimestre, et de -2,5% sur un an. La seconde s'enfonce également dans la récession, son produit intérieur brut (PIB) a fondu de 0,4% entre avril et juin.LIRE AUSSI:
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La Banque de France annonce la récession pour l'automne
Le PIB français devrait reculer de 0,1 % au troisième trimestre selon la première estimation de la Banque de France publiée ce mercredi. La France serait donc alors en récession puisque l'Institut d'émission prévoit déjà une baisse de 0,1 % de la croissance au deuxième trimestre.
C'est
l'information que tous les dirigeants économiques et politiques de
l'hexagone craignent depuis des mois. Selon la Banque de France en
effet, la croissance française pourrait entrer officiellement en
récession à la rentrée. Au troisième trimestre en effet, le PIB
reculerait de 0,1 % à la rentrée selon les prévisions publiées ce
mercredi matin par l'Institut d'émission.
Il
s'agit d'une première estimation bien sur qui pourrait être révisée.
Mais c'est aussi un signal d'alarme puisque si cette projection se
confirmait dans les faits ce serait l'entrée de la France en récession,
définie comme deux trimestres consécutifs de baisse du PIB. Or, la Banque de France a confirmé début juillet qu'elle prévoyait déjà à un recul de 0,1% du PIB français au deuxième trimestre.
Un scénario qui n'est pour l'instant pas celui de l'Insee
qui après un début d'année atone et une croissance nulle au cours du
premier semestre de l'année prévoit dans ses dernières prévisions un
léger redressement du PIB. Toujours selon l'Insee il progresserait de
0,1 % au troisième trimestre puis de 0,2 % au dernier. Permettant à la
croissance d'atteindre un modeste 0,4 %. Des prévisions réalisées en
juin mais qui donc pourraient être plus fragiles du fait des récentes
turbulences de la zone euro et du ralentissement constaté dans le reste du mondequi ne manque pas de pénaliser le commerce extérieur tricolore.
Les industriels anticipent « un léger tassement de l'activité »
Pour
autant, si l'hexagone devait connaître une période de récession au
cours de l'été et de la rentrée, celle-ci pourrait rester très modérée.
Si le climat des affaires dans l'industrie tel qu'il est décrit par la
Banque de France continue de se dégrader au fil des mois, il ne connaît
pas de chute brutale en juillet. L'indicateur calculé par les experts de
l'Institut d'émission perd en effet un point seulement mais se retrouve
à son plus bas niveau depuis le début de l'année 2010.
Et
l'avenir tel qu'il est décrit par les chefs d'entreprises industrielles
interrogés n'augure pas d'un véritable affaissement de l'activité. Si
les carnets de commandes « se sont contractés » dans le même temps les
stocks de produits finis se situent seulement « un peu au-dessus du
niveau désiré » explique la banque de France. Et lorsqu'ils sont
interrogés sur l'avenir, les chefs d'entreprises estiment globalement
que « les perspectives pour les prochains mois se dirigent vers un léger
tassement de l'activité ».
La tache du gouvernement plus difficile
Mais
en tout état de cause, si ces chiffres se confirment, cela compliquera
grandement la tache du gouvernement qui, au début de l'été a déjà revu à
la baisse ses ambitions en matière de croissance. Le 3 juillet dernier
en effet, à l'occasion de son discours de politique générale, le Premier
ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé que le gouvernement abaissait
ses prévisions de croissance en revoyant à la marge seulement celle de
2012. Désormais il table sur une croissance de 0,3% pour cette année et
d'environ ,2% pour 2013, contre des anticipations de 0,4% et 1,7% au
printemps dernier.
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La France devrait entrer en récession au 3e trimestre
Créé le 08-08-2012 à 09h24 - Mis à jour à 10h00
La Banque de France s'attend à un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) français au troisième trimestre 2012.
Mots-clés : Croissance, PIB, Banque de France, récession, Economie
La Banque de France (BdF) s'attend à un recul de 0,1% du produit
intérieur brut (PIB) français au troisième trimestre 2012 qui
signifierait l'entrée du pays en récession, selon une première
estimation publiée mercredi 8 août dans son enquête mensuelle de
conjoncture.
La Banque de France (BdF) s'attend déjà à un recul de 0,1% du PIB français au deuxième trimestre, a-t-elle confirmé début juillet.
Si ces prévisions se réalisaient, l'économie française connaîtrait une nouvelle récession avec deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Cette contraction de l'économie française serait la première depuis que la France est sortie de la récession, au printemps 2009.
Le gouvernement a abaissé ses prévisions début juillet, ramenant son estimation à une croissance du PIB de 0,3% en 2012 et à environ 1,2% pour 2013, contre 0,4% et 1,7% attendus auparavant.
Le 1er août, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a admis qu'il demeurait "inquiet" pour les chiffres de la croissance mais n'envisageait pas d'abaisser une nouvelle fois sa prévision pour 2012.
La Banque de France (BdF) s'attend déjà à un recul de 0,1% du PIB français au deuxième trimestre, a-t-elle confirmé début juillet.
Si ces prévisions se réalisaient, l'économie française connaîtrait une nouvelle récession avec deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Cette contraction de l'économie française serait la première depuis que la France est sortie de la récession, au printemps 2009.
Croissance nulle au premier trimestre
Au premier trimestre de cette année, l'économie française a enregistré une croissance nulle.Le gouvernement a abaissé ses prévisions début juillet, ramenant son estimation à une croissance du PIB de 0,3% en 2012 et à environ 1,2% pour 2013, contre 0,4% et 1,7% attendus auparavant.
Le 1er août, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a admis qu'il demeurait "inquiet" pour les chiffres de la croissance mais n'envisageait pas d'abaisser une nouvelle fois sa prévision pour 2012.
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