Faire face au mal de dos
Quand la sciatique attaque !
Qu'est-ce que c'est ?
La
sciatique vertébrale commune est due la plupart du temps à un
conflit disco-radiculaire, c’est à dire entre le disque
intervertébral et la racine nerveuse correspondante. Elle est
souvent due à une hernie discale (altération du disque intervertébral).
Les sciatiques symptomatiques secondaires traduisent quant à
elles une affection vertébrale : mal de Pott, spondylodiscite,
cancer vertébral...
La
lombosciatique est un syndrome douloureux associant une lombalgie
à une souffrance du nerf sciatique.
La
sciatique discale commune
Les signes de la maladie
La
crise de sciatique vertébrale commune commence parfois par une
lombalgie (douleur lombaire) pendant quelques jours puis la
crise se déclenche avec une douleur vive, augmentée par les
efforts, la toux, l'éternuement, la défécation.
Cette
douleur suit un trajet bien déterminé selon que c'est la 5°
racine lombaire ou la 1° racine sacrée qui est irritée :
- Lombosciatique L5 : la douleur lombaire se prolonge sur la face externe de la cuisse et de la jambe, croise le dos du pied et gagne le gros orteil ;
- Lombosciatique S1 : la douleur lombaire se prolonge sur la fesse, la face postérieure de la cuisse et de la jambe, et passant par la plante du pied, atteint le 5° orteil ;
- Parfois la douleur est tronquée et s'arrête à la fesse ou à la cuisse ; d'autres fois, elle est remplacée par des sensations cutanées curieuses (dysesthésies).
Le
rachis est douloureux et raide à la mobilisation. Il y a une
contracture des muscles enserrant la colonne vertébrale (muscles
paravertébraux) et parfois la douleur sciatique apparaît en
appuyant sur les muscles contractés (signe de la sonnette).
Le signe de Lasègue se recherche sur le patient couché sur le
dos : le médecin lève la jambe douloureuse qui doit rester tendue,
ce qui met le nerf sciatique en tension : une douleur violente
freine la poursuite du mouvement à partir d'un certain angle.
Le médecin note une diminution ou une perte de sensibilité dans
le territoire cutané de la racine atteinte. Le réflexe achilléen
est diminué ou aboli dans les sciatiques S1.
Le
médecin recherche toujours l'existence de troubles génito-sphinctériens
(mictions impérieuses, troubles de l’érection) ou une faiblesse
des membres inférieurs (sensations de dérobement des genoux
à la marche), qui sont des signes de gravité.
Examens et analyses complémentaires
Parmi
les examens biologiques, la vitesse de sédimentation est normale,
ce qui élimine une affection inflammatoire.
Les
radiographies montrent le pincement du disque entre la 4ème
et la 5ème vertèbre lombaire (L4/L5) ou la 5ème vertèbre lombaire
et la 1ère vertèbre sacrée (L5/S1). Le pincement peut être unilatéral
ou remplacé par un bâillement postérieur et/ou latéral. Parfois
les clichés du rachis lombaire sont normaux.
La
tomodensitométrie (scanner) peut être demandée dans certains
cas.
La
recherche d'une cause éventuelle est systématique.
La
hernie discale : elle est parfois en cause dans les sciatiques
vertébrales communes. La racine nerveuse est comprimée par un
disque intervertébral altéré. Certains arguments l'évoquent
plus particulièrement :
- Age jeune du patient et état général conservé ;
- Profession exposée (personnes ayant des charges à soulever) ;
- Antécédents de lumbago et de sciatique ;
- Notion d'événement déclenchant ;
- Caractère monoradiculaire de la sciatique, de rythme mécanique, impulsive à la toux ;
- Existence d'un signe de Lasègue, d'un signe de la sonnette ;
- Absence d'élévation de la vitesse de sédimentation ;
- Absence de lésions osseuses sur la radiographie.
Traitement
La
lombosciatique discale est une affection bénigne dont l'évolution
naturelle se fait habituellement dans un délai variable vers
la guérison. Elle dure en général entre 3 à 6 mois. Le but du
traitement, avant tout médical, n'est que de hâter la guérison.
Il associe le repos au début, les antalgiques
et les anti-inflammatoires.
Au décours de la crise, la kinésithérapie permet de remuscler
le dos et d'éduquer le patient (gestes et positions à éviter,
comment soulever une charge…).
Dans
certains cas, un traitement chirurgical s'impose d'urgence :
- Les sciatiques hyperalgiques (très douloureuses) ;
- Les sciatiques déficitaires (c'est-à-dire avec paralysie) : marche impossible, hypotonie, amyotrophie...La chirurgie est nécessaire en raison d'une possible aggravation brutale et irréversible ;
- Les sciatiques avec syndrome de la queue de cheval : douleur bilatérale, paralysie flasque des membres inférieurs avec amyotrophie (fonte musculaire) rapide, abolition des réflexes achilléens et rotuliens, abolition du réflexe anal avec hypotonie du sphincter, anesthésie en selle, troubles sphinctériens. L'intervention chirurgicale s'impose d'urgence en raison du risque majeur de séquelles (troubles sphinctériens).
Les
lombosciatiques d'origine articulaire postérieure
Les
lombalgies et lombosciatiques ont en général une origine discale.
Parfois cependant, l'origine de la lombalgie est tout à fait
différente : c'est une atteinte dégénérative des articulations
vertébrales interapophysaires postérieures. En cas d'hyperlordose
(dos creux), l'équilibre des vertèbres est modifié et crée une
surcharge mécanique qui aboutit tôt ou tard à la détérioration
par arthrose de ces articulations.
La
lombalgie par arthrose interapophysaire postérieure (AIAP) est
donc une lombalgie statique, favorisée également par l'obésité,
le relâchement de la sangle abdominale. Les radiographies standard
de la colonne lombaire, le scanner, l'imagerie par résonance
magnétique (IRM) donnent des images caractéristiques. L'arthrographie
articulaire postérieure consiste à opacifier la cavité articulaire
à l'aide d'une aiguille introduite dans l'articulation. L'injection
d'anesthésique et d'un corticoïde retard a un effet bénéfique
certain sur la douleur.
Le
traitement repose en première intention sur :
- Le repos ;
- La perte de poids éventuellement ;
- Les antalgiques et les anti-inflammatoires ;
- Puis la rééducation musculaire abdominale et dorsale.
En
cas d'échec, se discutent les autres techniques.
Les
lombosciatiques secondaires
- Tumorales (métastases de cancers, myélome) ;
- Rhumatismes chroniques ;
- Infections (spondylodiscite) ;
- Endocrino-métabolique (ostéoporose, ostéomalacie, maladie de Paget)...
Les
causes tumorales
Les
métastases de certains cancers (prostate, poumon, sein, rein,
thyroïde...) peuvent siéger au niveau des vertèbres. Ces métastases
sont parfois révélatrices du cancer primitif. Les douleurs lombaires
sont de rythme inflammatoire. La vitesse de sédimentation est
élevée. La radiographie montre des images typiques. La scintigraphie
osseuse montre une hyperfixation. La biopsie vertébrale permet
le diagnostic.
Certaines
maladies sanguines peuvent également se fixer sur les vertèbres
(myélome, Hodgkin). Les tumeurs primitives des vertèbres peuvent
également être en cause.
Certaines
tumeurs intrarachidiennes sont parfois découvertes (méningiomes
etc). Les douleurs lombaires et sciatiques sont à recrudescence
nocturne. L'imagerie par résonance magnétique permet le diagnostic.
Les
causes rhumatismales
La
pelvispondylite rhumatismale touche l'homme jeune. Les lombalgies
sont de type 1nflammatoire (douleur le matin au lever ne disparaissant
pas dans la journée, avec verrouillage matinal lent, accentuation
le soir, non calmée par le repos, réveillant le malade vers
2-3 heures du matin) avec douleurs irradiant dans les fesses,
sciatique, arthralgies périphériques.
Les
causes infectieuses
Les
infections ostéo-articulaires peuvent au niveau des articulations
vertébrales provoquer des lombalgies avec radiculalgies ( spondylodiscite).
Dans ce cas le patient présente un état infectieux. Radiographie,
scintigraphie, tomodensitométrie et imagerie par résonance magnétique
sont d'un grand intérêt.
Les
infections méningo-radiculaires sont parfois retrouvées (maladie
de Lyme, herpès, HIV).
Les
causes endocrino-métaboliques et dégénératives
Ce
sont les maladies du squelette qui touchent souvent le rachis
:
- L'ostéoporose post-ménopausique : les lombalgies mécaniques sont dues au tassement des corps vertébraux. Vitesse de sédimentation et bilan phospho-calcique sont normaux. La radiographie est typique ;
- L'ostéomalacie carentielle se traduit par des douleurs lombaires et pelviennes survenant en position debout et à la marche. Le bilan biologique montre une hypocalciurie, une hypocalcémie et une hypophosphorémie. La radiographie permet le diagnostic ;
- La maladie osseuse de Paget : elle provoque une lombalgie chronique mécanique.
Les
autres causes
- Sciatique tronculaire sensitivo-motrice traumatique (fracture du bassin, injection IM mal faite), tumorale, post-radique (après une radiothérapie ;
- Sciatique cordonale par compression des cordons postérieurs de la moêlle épinière (douleurs fulgurantes et mal systématisées)...
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