Les polypes
Causes et facteurs de risque
Un
polype est une tumeur bénigne, en relief sur les tissus du côlon,
plus ou moins arrondie, mesurant de quelques millimètres (cas
de loin le plus fréquent) à plusieurs centimètres.
Le
risque d’un polype est de se transformer en lésion cancéreuse.
Il
existe plusieurs types de polypes, classés selon leur
composition tissulaire visible au microscope (type histologique),
selon leur taille, leur aspect, leur nombre, leur caractère
familial ou non.
Les
plus fréquents sont les polypes adénomateux.
Certains
types de polypes sont plus à risques que d’autres (tumeurs
villeuses, gros polypes).
Les
polypes peuvent être d’origine isolée c’est à dire
sans antécédents familiaux. Leur origine peut être au contraire
en rapport avec la présence de polypes chez d’autres membres
familiaux. Enfin elle peut-être clairement d’origine génétique
par anomalie d’un gène.
Les
facteurs alimentaires peuvent jouer un rôle dans l'évolution
plus ou moins rapide d’un polype vers une lésion
cancéreuse (alimentation trop riche en graisses animales,
viandes trop grillées, faible teneur des repas en fibres végétales).
Les signes de la maladie
En
général les polypes n'entraînent aucun symptôme.
Parfois,
ils se révèlent par des saignements dans les selles (rectorragies),
par des douleurs du rectum ou des faux besoins, ou bien par
la présence de glaires dans les selles.
Il
n’y a normalement aucune altération de l’état général,
de perte de poids ou d’appétit.
Ils
sont parfois perçus au toucher rectal, lorsqu’ils siègent
au niveau du rectum.
Examens et analyses complémentaires
Les
examens endoscopiques (rectoscopie, coloscopie) consistent en
l’introduction par l’anus d’un tube muni à son
extrémité d’une caméra et dont les images sont visibles
"en direct" sur un écran. Cet examen est diagnostique
(visualisation des polypes et biopsies dans le même temps) et
thérapeutique (retrait des polypes lorsqu’ils ne sont ni
trop volumineux, ni trop nombreux). Ces examens nécessitent
une préparation de l’intestin par lavements évacuateurs
ou par "purge" prise depuis la veille.
Seule
l’étude histologique (microscopique) d’une biopsie
ou du polype lui-même affirme son caractère bénin. L’aspect
endoscopique est trompeur et ne peut en aucun cas suffire.
Le
lavement baryté en double contraste après préparation soigneuse
du côlon est parfois réalisé lorsqu’il existe une
contre-indication à l’anesthésie générale requise pour
une coloscopie.
Evolution de la maladie
Laissés
en place, les polypes risquent de grossir et se transformer
en lésions cancéreuses durant les années suivantes. Lorsqu’ils
sont retirés, le risque est écarté, sous réserve d’une
surveillance endoscopique régulière :
- Lorsqu’il existe un ou plusieurs membres de la famille ayant eu un cancer du rectum ou du côlon, un dépistage est réalisé entre 30 et 40 ans et la surveillance est systématique (tous les 5 ans si la première coloscopie était normale, tous les 1 à 3 ans si l’examen retrouve un ou des polypes) ;
- Lorsqu’il existe des formes familiales et génétiques particulières ou lorsque les polypes sont multiples, la surveillance est obligatoirement annuelle ;
- Les signes de transformation en cancer lorsque le dépistage n’a pas été réalisé malgré le risque familial, ou lorsque la surveillance n’a pas été conduite depuis des années sont : saignements plus ou moins visibles dans les selles, perturbation du transit intestinal ( diarrhée, constipation, alternance des deux), perte de poids ou de l’appétit, anémie.
Les
risques de transformation en cancer augmentent avec l’âge,
avec la taille du polype et en fonction de sa structure (tumeurs
villeuses).
Traitement
Tout
polype diagnostiqué doit être enlevé lors de la coloscopie,
s’il n’est pas trop gros, ou s’il n’en existe
pas de nombreux. Dans ces cas là, une exérèse chirurgicale d’une
portion de côlon peut s’avérer nécessaire.
L'examen
microscopique de la structure et de l’organisation du polype
est nécessaire : biopsie exérèse, biopsie simple ou pièce
opératoire.
Certaines
anomalies cellulaires ou la profondeur de l’atteinte dans
la paroi colique conduisent parfois à traiter certains polypes
comme des cancers : chirurgie colique, associée ou non
à des traitements complémentaires (radiothérapie, chimiothérapie).
Polyposes familiales
Qu'est-ce que c'est ?
La
polypose se définit par la présence de nombreux polypes dans
le côlon, voire dans d’autres organes. Il s’agit
le plus souvent de maladies familiales génétiques, pour lesquelles
le dépistage est fondamental.
Pour
certaines d’entre elles, le risque de transformation en
cancer est majeur, au premier plan, conduisant au retrait de
l’ensemble du côlon par intervention chirurgicale.
Pour d’autres le risque est minime et seule une surveillance
endoscopique est pratiquée.
Certaines
de ces maladies atteignent en plus du côlon et du rectum
d’autres organes, et les signes de la maladie seront variés.
Causes et facteurs de risque
Il
en existe plusieurs variétés :
La
polypose adénomateuse familiale ( = polypose rectocolique
familiale)
Le
côlon est le siège de centaines voire de milliers de polypes.
La
polypose rectocolique familiale est une maladie héréditaire
rare. (1/7000 à 1/30000 naissances) pouvant toucher toutes les
générations d’une famille atteinte. Le risque d’évolution
en cancer en l’absence de traitement est de 100 %.
Désormais,
par une simple prise de sang avec étude des chromosomes (dépistage
génétique) il est possible dans une famille de dépister les
membres ayant l’anomalie génétique, et donc ceux devant
être traités ou devant subir une surveillance rapprochée.
Les
autres localisations des polypes peuvent être : l’estomac,
le duodénum, l’intestin grêle.
Le syndrome de Gardner
Rare,
héréditaire également, est semblable à la polypose adénomateuse
familiale, mais il associe aux très nombreux polypes recto coliques
des tumeurs bénignes osseuses, des kystes cutanés, des anomalies
dentaires ou oculaires. Le risque de cancérisation est aussi
extrêmement élevé.
Le syndrome de Peutz-Jeghers
C’est
une affection héréditaire peu grave et rare associant une lentiginose
péri-orificielle à des polypes digestifs (intestin grêle surtout).
La dégénérescence de ces polypes est très rare. Ils peuvent
néanmoins provoquer douleurs abdominales, obstacles et hémorragies.
Le traitement est symptomatique.
La polypose juvénile
Elle
est rare également, se complique moins fréquemment de cancer
que les autres polyposes.
D’autres
polyposes sont trop rares pour être citées.
Traitement
Le
traitement de la polypose rectocolique familiale repose sur :
- L'ablation de tout le côlon (colectomie totale) avec suture (anastomose) entre l’extrémité de l’intestin grêle (iléon terminal) et le rectum imposant ensuite une surveillance endoscopique à vie du rectum et du duodénum pour dépister une récidive ;
-
L'ablation du côlon et du rectum avec éventuellement anus artificiel.
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