Les quinze premières zones de sécurité prioritaires (ZSP) promises par le ministre de l’Intérieur ont été révélées hier. Objectif : mener des actions ciblées dans ces quartiers pour enrayer la délinquance qui les mine.
Stéphane Sellami avec (T.B.) | Publié le 04.08.2012, 07h33
Il n’avait que l’embarras du choix.
Hier, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, nous a confiés, en
exclusivité, les noms des quinze premières zones de sécurité
prioritaires (ZSP), regroupant 24 villes, dont trois situées en Guyane.
Ce nouveau dispositif — priorité parmi les priorités du nouvel occupant
de la Place Beauvau —, va faire l’objet d’une attention toute
particulière de ses services.
« La politique de sécurité que j’entends
conduire doit être résolument tournée vers les territoires et leurs
habitants », rappelle-t-il en préambule de la circulaire adressée à
l’ensemble des préfets de France, chargés de la mise en œuvre de ces zones dès la rentrée.
« Il s’agit de répondre au plus près aux préoccupations de nos
concitoyens, souvent parmi les plus démunis », insiste Manuel Valls,
ancien député-maire d’Evry (Essonne). Les préfets de ces quinze
premières « zones tests » devront, d’ici la mi-septembre, en faire
connaître les contours précis et les objectifs de sécurité, — au nombre
de deux ou trois maximum — à atteindre. Ici, la baisse des cambriolages
ou la lutte contre le trafic de stupéfiants, là, les occupations de
halls d’immeubles ou les vols à l’arraché. « Il s’agit de ramener la
prise de décision au niveau des acteurs de terrain, soutient un proche
du ministre de l’Intérieur. Les périmètres de ces zones sont adaptables à
tout moment car nous devons être aussi réactifs que les délinquants. »
Se focaliser sur des points chauds
Pour Alain Bauer, criminologue — ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et également très proche de Manuel Valls —, ce nouveau dispositif pourrait s’apparenter à « des expériences déjà menées aux Etats-Unis et au Canada ». « Dans les années 1990-2000, les Américains et les Canadiens ont constaté qu’une vraie politique efficace de lutte contre les crimes consistait à se focaliser sur une série de points chauds (hot spots en anglais). Il s’agit alors de déployer des forces de police très mobiles et adaptables sur un territoire cohérent. Là, pour la première fois en France, on se rapproche de cet esprit-là. On quitte la théologie pour le pragmatisme. »
Concrètement, ce dispositif reposera sur une « cellule opérationnelle » dirigée par le préfet, associé au procureur de la République — si ce dernier le souhaite —, pour coordonner l’ensemble des forces de sécurité de la zone concernée. Policiers, CRS, gendarmes, enquêteurs de police judiciaire et de services de renseignements seront ainsi mobilisés. Une seconde « cellule de coordination » des différents partenaires (polices municipales, associations, Education nationale…) sera, elle, chapeautée par un ou plusieurs élus locaux. Cette cellule, qui doit être la plus restreinte possible pour une plus grande efficacité, a pour but de conduire toutes les actions de prévention contre la délinquance, comme la mise en place de mesures visant à prévenir la récidive des mineurs.
Reste une inconnue : de quels moyens disposeront les ZSP? « Même si les futures créations de postes seront déployées, en priorité, sur ces zones, nous allons mobiliser les ressources déjà existantes », insiste-t-on au ministère de l’Intérieur, qui n’entend « surtout pas déposséder certains secteurs au bénéfice de ce nouveau dispositif ». Sans attendre les résultats de l’expérience, Manuel Valls prévoit déjà de déployer « une quarantaine d’autres zones de sécurité prioritaires » d’ici l’été 2013.
Se focaliser sur des points chauds
Pour Alain Bauer, criminologue — ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et également très proche de Manuel Valls —, ce nouveau dispositif pourrait s’apparenter à « des expériences déjà menées aux Etats-Unis et au Canada ». « Dans les années 1990-2000, les Américains et les Canadiens ont constaté qu’une vraie politique efficace de lutte contre les crimes consistait à se focaliser sur une série de points chauds (hot spots en anglais). Il s’agit alors de déployer des forces de police très mobiles et adaptables sur un territoire cohérent. Là, pour la première fois en France, on se rapproche de cet esprit-là. On quitte la théologie pour le pragmatisme. »
Concrètement, ce dispositif reposera sur une « cellule opérationnelle » dirigée par le préfet, associé au procureur de la République — si ce dernier le souhaite —, pour coordonner l’ensemble des forces de sécurité de la zone concernée. Policiers, CRS, gendarmes, enquêteurs de police judiciaire et de services de renseignements seront ainsi mobilisés. Une seconde « cellule de coordination » des différents partenaires (polices municipales, associations, Education nationale…) sera, elle, chapeautée par un ou plusieurs élus locaux. Cette cellule, qui doit être la plus restreinte possible pour une plus grande efficacité, a pour but de conduire toutes les actions de prévention contre la délinquance, comme la mise en place de mesures visant à prévenir la récidive des mineurs.
Reste une inconnue : de quels moyens disposeront les ZSP? « Même si les futures créations de postes seront déployées, en priorité, sur ces zones, nous allons mobiliser les ressources déjà existantes », insiste-t-on au ministère de l’Intérieur, qui n’entend « surtout pas déposséder certains secteurs au bénéfice de ce nouveau dispositif ». Sans attendre les résultats de l’expérience, Manuel Valls prévoit déjà de déployer « une quarantaine d’autres zones de sécurité prioritaires » d’ici l’été 2013.
Le Parisien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/securite-la-liste-des-villes-que-l-etat-veut-securiser-04-08-2012-2113408.php?xtor=EREC-109----1948150@1
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