Publié le
29 Juin 2012 à 15h39
par
Jean-Christian Hay
Anne Sinclair et DSK: leur vie est un roman
Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn auraient rompu. Depuis leur
rencontre en 1989 jusqu’à aujourd’hui, l’histoire de ce couple
emblématique de la sphère médiatico-politique est digne d’un tracé de
montagnes russes. Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin retracent ces
quelque vingt-trois années de vie commune dans leur livre Les
Strauss-Kahn, paru chez Albin Michel.
Pour ceux que l’histoire d’Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn
passionnent, il est impératif de se plonger dans l’excellent livre que Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin leur ont consacré. Sobrement titré Les Strauss-Kahn (paru chez Albin Michel), ce qui est présenté comme un «roman politique et social» retrace la vie de ce couple hors norme, depuis leur rencontre par écran interposé en 1989, lors de l’émission Questions à domicile -qu’Anne Sinclair présente et à laquelle DSK participe en duplex-, jusqu’à l
’affaire du Carlton de Lille, apothéose de tous les scandales sexuels qui ont émaillé leur vie de bourgeois parisiens.
Les incartades et les infidélités de l’ancien patron du FMI (Tristane Banon, Pyroska-Nagy, mais aussi Yasmina Reza) reviennent souvent dans leur histoire commune, pourrissant cet amour et cette passion indéniables qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Car oui, Anne Sinclair et DSK s’aiment à la folie et ne s’en cachent pas. Ils éprouvent une admiration mutuelle, elle pour ce politique au talent incroyable et à l’intelligence fulgurante, étoile montante du PS et destiné aux plus hautes responsabilités, lui pour cette brillante journaliste aux célèbres yeux bleus, reine du PAF avec son émission 7 sur 7 et la plus aimée des téléspectateurs. Symbole éclatant de la parfaite union entre la politique et les médias, le couple est très en vue sur la place de Paris et attire à lui toutes les élites: journalistes, intellectuels, philosophes, grands patrons et même un prix Nobel de la Paix, Elie Wiesel.
Les deux auteures multiplient les anecdotes sur cette effervescence autour du couple Strauss-Kahn et la fascination qu’ils exercent. La réception de leur mariage notamment, en 1991, sur la terrasse de leur appartement du XVIe arrondissement, mais surtout la description de leur villa de Marrakech, proprement hallucinante de faste et de luxe, donnent le vertige.
Mais voilà, si l’histoire débute comme un conte de fées et aurait pu se terminer en happy end avec une élection à la présidence de la République pour lui et un poste très en vue de première dame pour elle, la conclusion est un cauchemar. La réputation de coureur de jupons de DSK, qui, jusqu’à un certain point ne dépassait pas la sphère privée, commence à s’ébruiter et à brouiller l’image du couple. Il faut dire que Dominique Strauss-Kahn n’est pas discret. Il n’hésite pas à lancer dans les couloirs de l’Assemblée Nationale à l’adresse de Valérie Trierweiler, pas encore première dame: «Comment se porte la plus jolie journaliste de Paris?» (ce à quoi elle répond «Je croyais que c'était Anne Sinclair...»). Et à chaque révélation, à chaque affaire, à chaque scandale, Anne Sinclair est à ses côtés, le soutient, rappelle publiquement son amour tout en précisant que ces histoires ne regardent personne. Mais ça, c’est pour l’image. Derrière, la confiance s’envole, le couple se fissure, la journaliste vit elle aussi une courte histoire extra-conjugale, bref les Strauss-Kahn tanguent.
Jusqu’à cette rupture donc, qui aurait eu lieu il y a quelques temps déjà. Une issue que de nombreux observateurs des récentes affaires DSK avaient prédite, mais qu’Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué décryptent et analysent avec brio dans leur livre Les Strauss-Kahn. Bien écrit, dans un style soigné, ce qui est rare de nos jours dans ce genre d’ouvrage, les deux journalistes racontent «une histoire folle, une histoire vraie» que pas un scénariste n’aurait osé écrire. A coup sûr le roman de l’été.
Les incartades et les infidélités de l’ancien patron du FMI (Tristane Banon, Pyroska-Nagy, mais aussi Yasmina Reza) reviennent souvent dans leur histoire commune, pourrissant cet amour et cette passion indéniables qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Car oui, Anne Sinclair et DSK s’aiment à la folie et ne s’en cachent pas. Ils éprouvent une admiration mutuelle, elle pour ce politique au talent incroyable et à l’intelligence fulgurante, étoile montante du PS et destiné aux plus hautes responsabilités, lui pour cette brillante journaliste aux célèbres yeux bleus, reine du PAF avec son émission 7 sur 7 et la plus aimée des téléspectateurs. Symbole éclatant de la parfaite union entre la politique et les médias, le couple est très en vue sur la place de Paris et attire à lui toutes les élites: journalistes, intellectuels, philosophes, grands patrons et même un prix Nobel de la Paix, Elie Wiesel.
Les deux auteures multiplient les anecdotes sur cette effervescence autour du couple Strauss-Kahn et la fascination qu’ils exercent. La réception de leur mariage notamment, en 1991, sur la terrasse de leur appartement du XVIe arrondissement, mais surtout la description de leur villa de Marrakech, proprement hallucinante de faste et de luxe, donnent le vertige.
Mais voilà, si l’histoire débute comme un conte de fées et aurait pu se terminer en happy end avec une élection à la présidence de la République pour lui et un poste très en vue de première dame pour elle, la conclusion est un cauchemar. La réputation de coureur de jupons de DSK, qui, jusqu’à un certain point ne dépassait pas la sphère privée, commence à s’ébruiter et à brouiller l’image du couple. Il faut dire que Dominique Strauss-Kahn n’est pas discret. Il n’hésite pas à lancer dans les couloirs de l’Assemblée Nationale à l’adresse de Valérie Trierweiler, pas encore première dame: «Comment se porte la plus jolie journaliste de Paris?» (ce à quoi elle répond «Je croyais que c'était Anne Sinclair...»). Et à chaque révélation, à chaque affaire, à chaque scandale, Anne Sinclair est à ses côtés, le soutient, rappelle publiquement son amour tout en précisant que ces histoires ne regardent personne. Mais ça, c’est pour l’image. Derrière, la confiance s’envole, le couple se fissure, la journaliste vit elle aussi une courte histoire extra-conjugale, bref les Strauss-Kahn tanguent.
Jusqu’à cette rupture donc, qui aurait eu lieu il y a quelques temps déjà. Une issue que de nombreux observateurs des récentes affaires DSK avaient prédite, mais qu’Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué décryptent et analysent avec brio dans leur livre Les Strauss-Kahn. Bien écrit, dans un style soigné, ce qui est rare de nos jours dans ce genre d’ouvrage, les deux journalistes racontent «une histoire folle, une histoire vraie» que pas un scénariste n’aurait osé écrire. A coup sûr le roman de l’été.
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