lundi 23 juillet 2012

Administration de la honte : ma femme et moi quittons la France

19-7-12

témoignage 19/07/2012 à 10h49

Arnaud99 | Migrant



Nos papiers
L’année passée, les deux témoignages de Florian Julien, confronté à « l’administration de la honte » à Antony (Hauts-de-Seine), publiés sur Rue89, m’ont beaucoup touché.
Je voudrais à mon tour vous partager une expérience similaire dans la sous-préfecture de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
C’est la troisième année que ma femme, avec mon aide, tente de renouveler son titre de séjour : je suis français, elle est américaine. Il y a trois ans, elle a obtenu sa mutation professionnelle sur Paris pour que l’on puisse vivre ensemble.
« UN pré-accueil toute la journée »
Joints par Rue89, les services de la sous-préfecture ont répondu point par point au témoignage d’Arnaud99 : « Il n’y a pas de possibilité de prendre rendez-vous par téléphone ou par internet, l’octroi d’une date de rendez-vous se faisant après vérification de la constitution du dossier, une préocédure de pré-accueil assurée toute la journée. » Yann Guégan
Nous étions tous le deux en CDI et propriétaires de notre logement – autrement dit, dans une situation qui nous semblait confortable. Mais malgré cela, un visa de travail était trop lourd à obtenir. Etant Français, nous avons préféré faire une demande de titre de séjour pour « rapprochement familial ».
Chaque année, il faut commencer par prendre rendez-vous pour faire la demande de titre de séjour : comme la plupart des villes françaises, notre commune ne permet pas la prise de rendez-vous en ligne.
En théorie, il est possible de le faire par téléphone, dans la réalité, les fonctionnaires de la préfecture ne le décrochent plus. Résultat ? Tout le monde se déplace.

Jamais sans mon carton de documents

Premier arrivé, premier servi : réveil aux aurores, donc, pour venir faire la queue dehors dans le froid (qu’il pleuve ou qu’il neige). Il faut penser à se munir d’une feuille et d’un stylo, pour que chacun note son nom et son ordre d’arrivée, sinon ce sera la loi du plus fort. Même quand vous êtes enceinte de six mois – comme c’était le cas de ma femme lors du dernier renouvellement. Visiblement, la préfecture défend l’égalité pour tous.
« Pas de surbooking »
Démenti de la sous-préfecture : « Une fois le rendez-vous donné, l’usager prend un ticket à la borne et passe au premier étage sans attendre. Il n’y a pas de surbooking, les rendez-vous étant échelonnés toutes les vingt minutes, mais il peut y avoir des dossiers qui nécessitent un temps d’examen plus long. » Y.G.
Démenti de la sous-préfecture : Après avoir fait la queue environ trois heures, on obtient enfin votre rendez-vous... deux mois plus tard ! Mieux vaut ne pas être pressé.
Deux mois plus tard donc, rebelote : réveil aux aurores pour recommencer à faire la queue.
Y compris quand le rendez-vous est à 9 heures : plusieurs dizaines de personnes ont rendez-vous, et il n’y a qu’entre un à six guichets ouverts (variable selon les RTT et congés maladies).
« Des listes identiques »
Démenti de la sous-préfecture : « Les documents demandés en sous-préfecture sont bien ceux publiés sur Internet. » Y.G.
Quand notre tour arrive, la fonctionnaire nous appelle. N’attendez ni humanisme, ni flexibilité de sa part.
Ce n’est pas son boulot : ces agents semblent être au service de leur employeur, pas à celui du peuple.
On commencera par vous demander toute une série de papiers. Un conseil : ne jamais se fier à la liste de documents que l’on vous donne lors de la prise de rendez-vous, ni à celle du site Internet de la préfecture (elles sont d’ailleurs toutes les deux différentes).
La première année, il nous manquait un document (qui ne figurait sur aucune liste), nous avons donc du recommencer, deux mois plus tard. Ma femme et moi avons donc retenu la leçon : nous ne nous déplaçons jamais sans notre carton de documents originaux, tous accompagnés de leur photocopie respective.

Le dossier est « perdu » chaque année

Une fois la procédure terminée, on nous indique que l’on reçoit un courrier pour venir chercher le titre une fois prêt. Vous pourrez alors refaire la queue pour venir le retirer. Il faut compter généralement, au mieux, deux mois de plus.
« Les femmes enceintes prioritaires »
Nouveau démenti de la sous-préfecture : « Bien sûr, l’accueil est priorisé. L’usager qui se signale (femme enceinte, personne handicapée...) est pris en charge en priorité. » Y.G.
Au mieux, car il y a plus dramatique. Chaque année, nous ne recevons ce fameux courrier. Parce que TOUS LES ANS, ils perdent notre dossier. A chaque fois, retour à la case départ.
Cette année, lorsqu’ils ont perdu à nouveau notre dossier, ils n’ont pas voulu s’occuper de ma femme en priorité, malgré ses six mois de grossesse : elle n’avait pas la « carte famille de priorité ». La taille de son ventre ne suffisait apparemment pas.

Vingt heures de démarches par an

Au total, c’est près de vingt heures de démarche chaque année (avec le temps de transport)... C’est donc aussi du salaire en moins pour chacun – nous n’avons jamais réussi à justifier à nos employeurs respectifs ces absences répétées.
« Conforme au guide de l’accueil »
La sous-préfecture confirme que pour « la délivrance d’un titre de séjour en qualité de conjoint de français, le guide de l’accueil des étrangers qui est appliqué par mes services invite bien l’agent de guichet à contrôler la présence du conjoint français lors du dépôt de la demande ». Y.G.
.Je dis « chacun », car moi aussi je dois être présent chaque année. Je dois attester que nous sommes toujours mariés et que nous vivons sous le même toit sous le régime de la monogamie. Il y a bien cette circulaire officielle de 2002 pour la « simplification des démarches administratives » qui m’autorise à ne pas me déplacer si je présente une attestation écrite sur l’honneur.
Mais non : ces fonctionnaires ne connaissent pas la circulaire (que nous avions imprimé) et n’ont donc pas voulu la recevoir... Certes, nul n’est censé ignorer la loi, mais cette règle ne s’applique apparemment pas pour tout le monde.

« 450 usagers par jour »
La sous-préfecture reconnaît que « la configuration des locaux ne permet pas un accueil dans les meilleures conditions de confort », et indique chercher « des locaux plus adaptés ».
Elle explique aussi avoir mis en place un premier accueil sur toute la journée, pour éviter à l’usager une attente inutile si son dossier n’est pas complet ; un accueil téléphonique l’après-midi ; le traitement de demandes de renseignements simples par e-mail ; un guichet dédié aux opérations simples comme les changements de domicile.
Et rappelle enfin qu’elle reçoit « chaque jour plus de 450 usagers, tous services confondus. Y.G.
Côté calendrier, le renouvellement du titre de ma femme est en décembre mais habituellement, nous finissions par l’obtenir en juillet. Cela dit je m’avance peut-être un peu : nous sommes en juillet et nous n’avons toujours pas reçu le fameux courrier indiquant que le titre est prêt. Ce sera donc plutôt pour août ou septembre...
Dire qu’il faudra recommencer trois mois plus tard. Car oui, même si le titre est valable un an, la date d’expiration n’est pas décalée s’il y a un retard dans la délivrance.
Chaque année, nous avons donc un titre pour six mois, puis en moyenne trois récépissés de deux mois qu’on nous renouvelle.
Quel gâchis de temps et d’argent pour l’Etat !
Je ne sais pas si c’était le but recherché, mais ils ont gagné : nous quittons ce pays qui ne veut pas de nous. Nous irons créer de la croissance et des emplois ailleurs. Je refuse d’être traité comme du bétail.
J’ai vécu dans six pays différents et aucun ne nous a traité ainsi : la rigidité bureaucratique, l’absence de conscience professionnelle et l’important absentéisme des fonctionnaires de cette administration ont eu raison de nous.
http://www.rue89.com/2012/07/19/administration-de-la-honte-ma-femme-et-moi-quittons-la-france-233775
***

Témoignage 16/10/2011 à 12h10

Administration de la honte : onze heures de queue et une nuit dehors


Pour un simple document, Florian a dû passer la nuit dehors, dans le froid, avec des dizaines d’autres personnes, devant la sous-préfecture d’Antony. Récit.


Des gens attendent devant la sous-prefecture d’Antony, dans la nuit du 12 au 13 octobre (Florian Julien)
Dans son précédent témoignage, Florian racontait la galère que sa femme (japonaise) et lui ont dû affronter pour obtenir une copie du titre de séjour de celle-ci, après le vol de son sac à main. Arrivés très tôt deux matins de suite, la queue était trop longue et ils n’ont pas été reçus par la sous-préfecture d’Antony (Hauts-de-Seine). Ils ont donc convenu qu’il fallait passer la nuit devant l’administration, comme de nombreuses personnes, pour avoir une chance de pouvoir rentrer.
Refusant de laisser ma femme coucher dehors pour un coup de tampon sur une feuille, je m’y suis donc rendu dans la nuit du 12 au 13 octobre, à minuit. Voici le récit de ma nuit passée à faire la queue avec des dizaines d’autres étrangers.

Minuit, déjà du monde. Ambiance chaleureuse

Lorsque j’arrive devant la porte de la sous-préfecture d’Antony, située loin de tout commerce, restaurant ou café, une dizaine de personnes d’origines et de nationalités très différentes sont déjà présentes.
Mais contrairement à ce que j’imaginais, l’ambiance est plutôt chaleureuse et le petit groupe d’inconnus qui s’est formé discute joyeusement. Les anecdotes de chacun, les échanges sont souvent conclus par des éclats de rires collectifs. En fait, on ressent tous la même chose : ce soir, nous sommes frères, frères de galère. Et ça, forcément, ça rassemble. Je suis un peu rassuré. La nuit ne sera peut-être pas si longue. Ou plutôt non, elle sera juste un peu moins pénible...

1 heure du matin. Quelques gâteaux circulent

Une queue se forme et une trentaine d’individus campe déjà sur place, alignés. Tous sont là pour la même chose : entrer dans ce lieu qu’est la sous-préfecture d’Antony, symbole d’archaïsme administratif et coupable d’agissements graves sur des individus.
Certains ont apporté des chaises. Les autres sont assis sur les murets ou à même le sol. Il ne fait pas encore trop froid. Quelques gâteaux circulent. L’ambiance reste joyeuse et chaque nouveau galérien est accueilli chaleureusement par les autres. Ça ne va pas durer.

2 heures. Le calvaire d’une jeune étudiante brillante

A 2 heures du matin, la jeune fille située juste derrière moi et originaire d’un pays du Golfe reçoit un appel téléphonique. Le dialogue qui s’ensuit me paraît surréaliste. Ce que je retiendrai de celui-ci, c’est cette phrase :
« Oui, oui C’est bon ! Je suis trop contente, je suis dans les vingt premiers ! Cette fois, je crois que ça passera. Ouais, bonne nuit ! »
Comment peut-on décemment être « trop contente » de passer la nuit dehors pour quelques formalités administratives de base ?
Voulant éclaircir le mystère de cette joie insensée, j’entreprends une discussion plus sérieuse avec cette jeune femme, qui s’avère être une étudiante brillante, parfaitement trilingue et suivant des cours dans une grande école. Elle me relate son expérience :
« En fait, c’est le cinquième jour que je fais la queue. La première fois, la personne du standard téléphonique d’Antony m’a dit de me présenter à la sous-préfecture, en me conseillant cependant de “venir un peu en avance, car il y a un peu de monde le matin”. Je suis donc arrivée à 8 heures, soit 45 minutes avant l’ouverture. En découvrant qu’il y avait 300 personnes, j’ai halluciné. Evidemment, on ne m’a pas fait entrer.
Je suis donc revenue le lendemain, à 7 heures. Là encore, trop de monde. Le surlendemain, je suis venue à 6 heures. Idem, impossible d’entrer. Le quatrième jour, je suis donc arrivée à 4h30, pensant que cette fois, ce serait bon ! Mais je suis repartie en pleurant, dégoûtée de m’être derechef fait renvoyer !
Cependant, comme la loi m’oblige à faire cette foutue démarche, je n’ai pas eu le choix : ce soir, je dors devant la porte de la sous-préfecture. Mais je suis bien contente d’être dans les premières ! Et puis ne nous plaignons pas. Il ne pleut pas, il ne gèle pas. Ça pourrait être pire… »
Et quand je lui demande ce qu’elle est venue faire exactement comme démarche, sa réponse a de quoi choquer davantage :
« Oh, je suis juste venue pour faire un changement d’adresse sur ma carte de séjour. Je viens de déménager... »

3 heures. Il fait froid. Nous sommes 65.

Pendant que nous discutons et refaisons le monde, d’autres personnes continuent d’affluer. Il est 3h30 du matin et il commence vraiment à faire froid. Tout devient calme.
Certains étalent des journaux sur le béton et s’allongent, comme des SDF. Tous se réchauffent avec leurs gros pulls apportés pour l’occasion. Deux jeunes femmes grelottent sous leurs couvertures et l’une d’elle lance, sans que personne ne le remarque :
« Nous sommes déjà environ 65 et nous n’osons même pas nous avouer la cruelle réalité qui nous fait face : dans vingt ou trente minutes, tous ceux qui débarqueront ici ne seront pas garantis de pouvoir entrer dans la sous-préfecture. Cette dernière n’accepte en effet que 80 personnes en moyenne par jour. »

Une jeune femme essaie de dormir devant la sous-prefecture d’Antony, dans la nuit du 12 au 13 octobre (Florian Julien)

4h30. Déjà trop de monde

Je suis fatigué mais je n’arrive pas à fermer l’œil. La file s’étend désormais jusqu’au coin du bâtiment. Je quitte mon rang pour me dégourdir les jambes et je discute avec un Vietnamien et un Congolais qui viennent d’arriver. Ils ne sont pas certains d’être dans la partie qui parviendra jusqu’au guichet. Mais ils restent dans la queue, car ils espèrent.
Le Congolais, chef d’entreprise, m’explique :
« La situation est intolérable. Je suis un homme d’affaires e t j’ai vécu quinze ans dans plus de cinq pays. La France est le seul qui ne permette pas de faire de telles démarches par Internet. Ou au moins une partie ! On ne peut même pas imprimer les formulaires en avance !
Mais personne ici n’ose crier son dégoût. Parce que si tu fais trop de bruit dans un établissement public, un vigile te tombe dessus et tu es mis dehors. Donc tu n’as pas d’autre choix que de l’écraser. »

7 heures. 250 personnes

J’ai somnolé trente minutes et je suis éreinté. Tous mes voisins sont recroquevillés sous leurs couvertures. Deux Coréennes regardent sans se lasser des films sur leur ordinateur portable depuis minuit. Les batteries d’ordinateur sont visiblement plus résistantes que nous.
Je lève la tête et je constate que la file est désormais immense. L’ambiance n’est plus vraiment à la solidarité car on ressent une concurrence féroce entre toutes les personnes présentes. Chacun se dévisage et les regards en disent long : il vaut mieux être devant que derrière son prochain.
Mais de toute façon, c’est peine perdue, les trois-quarts n’entreront pas aujourd’hui dans la sous-préfecture. Il reste 2h45 avant que les portes ne s’ouvrent... Il fait froid. Ma femme m’envoie un texto. Elle est dans le RER et arrive avec quelques croissants à distribuer. Le jour se lève.

8h20. Je cède ma place à ma femme

J’ai la tête vidée. Un vigile et une jeune policière arrivent pour organiser la file d’attente qui dépasse sûrement les 300 personnes. On sent que la situation est un peu tendue mais les deux représentants de l’ordre public sont aimables. Tout se passe bien.
La plupart des hommes de nationalité française ayant couché ici pour permettre à leurs femmes de rester au chaud cèdent leur place. Moi aussi, je laisse ma femme prendre ma position. Mon épouse est extrêmement gênée et presque honteuse de pouvoir passer devant tous ces gens qui ont attendu si longtemps dehors…

8h45. Au compte-goutte... l’indignation règne

Les portes ouvrent à l’heure, à 8h45, et nous passons au compte-goutte. J’ai beau être arrivé le dixième hier soir, ma femme reçoit le numéro 20. Les dix autres étant des femmes enceintes et des personnes jugées prioritaires. On nous annonce qu’il nous faudra cependant attendre environ deux heures supplémentaires pour qu’un guichet se libère. Pour moi, cette attente interminable devient un supplice. Pour les autres aussi. Mais au moins, il fait chaud à l’intérieur du bâtiment.
Dehors, l’indignation règne. Plus de 220 personnes se voient refoulées et on leur demande de revenir plus tôt le lendemain. Certaines femmes, pourtant arrivées vers 5h30, se mettent à pleurer. Je constate avec aberration que plutôt que de remettre en question ses prestations de service (inexistant), l’administration française préfère faire jouer la surenchère du « lève tôt ». Je me dis qu’à ce rythme, il faudra bientôt passer deux nuits dehors pour espérer entrer dans ce fichu bâtiment.

11 heures. Amabilité et service minimum

Il est 11 heures pile et notre numéro est enfin appelé. L’accueil que nous réserve la guichetière est glacial. Je ne distingue même pas son « bonjour ». En dix minutes, tout est réglé. Ma femme obtient le récépissé pour sa carte de séjour volée dans le métro parisien.
Pour ne pas avoir à revenir dans cet enfer et par manque d’informations précises, nous avons apporté le maximum de documents. Et la guichetière a visiblement trouvé utile de nous le faire remarquer. D’un ton extrêmement désobligeant, elle nous lance :
« C’est juste pour un duplicata, pas une demande ! Je n’ai pas besoin de tout ça ! »
L’amabilité cadavérique de cette femme contraste terriblement avec la magnifique tenue colorée antillaise qu’elle porte sur elle. 
La fatigue m’est finalement d’une grande utilité : je n’ai même pas la force de lui balancer à la figure tout le bien que je pense de son manque de recul, de courtoisie et de considération.

Une jeune femme essaie de dormir devant la sous-prefecture d’Antony, le matin du 13 octobre (Florian Julien)

A 11h05, la queue s’est volatisée

Je viens de faire onze heures de queue, dans le froid, uniquement pour déposer quatre malheureuses photocopies (facture EDF, passeport, déclaration de vol, et trois photos d’identité.). La présence du demandeur étant obligatoire, il n’est même pas possible d’envoyer simplement ces documents par La Poste.
A l’extérieur, tout est étrangement désert. La queue s’est volatilisée.
En tout, nous avons attendu 23 heures en espérant pouvoir entrer dans ce Disneyland de l’administration française. Mais avec les manèges, l’accueil et les rires en moins...
Pour info, la démarche que nous venons d’opérer va nous coûter 155 euros. Et cette somme qui nous est demandée me laisse une nouvelle fois un arrière-goût amer dans la bouche. J’ai un peu l’impression d’avoir payé une chambre d’hôtel. Sauf que les piaules du prestigieux « hôtel France » sont collectives, à la belle étoile et qu’en guise de matelas, on nous offre une dalle en béton.
Y a des gens qui intenteraient des procès pour moins que ça. Le sous-préfet d’Antony, lui, il continue de dormir sur ses deux oreilles de Mickey.

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