mercredi 4 juillet 2012

Une association dénonce la mauvaise gestion des HLM

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L'Union nationale de la propriété immobilière a déposé auprès de Bruxelles une plainte, dénonçant la présence trop importante des revenus les plus aisés dans ces logements.

La gestion des HLM est à nouveau pointée du doigt! Le logement public ne remplit plus la mission pour laquelle il a été créé», affirme France Bouvin, déléguée de l'Unpi au Parisien-Aujourd'hui en France. L'Union nationale de la propriété immobilière (Unpi) a ainsi porté plainte le 5 mai dernier auprès de Bruxelles contre la mauvaise gestion des habitations à loyer modéré (HLM). «La Commission européenne s'est donné ce délai pour voir si notre demande était dans le domaine de leur compétence», a déclaré au figaro.fr France Bauvin, déléguée à l'Unpi.
Chaque année, l'État verse aux offices HLM 25 milliards d'euros d'aides pour y loger les ménages les plus modestes de France. Or, selon l'association de défense des propriétaires privés, 380.000 logements HLM, soit près de 10% du parc, seraient occupés par des ménages qui ont des revenus mensuels supérieurs à 4000 euros par mois. «La moitié des cadres ont accès au logement public et seulement 45% des plus pauvres. Il y a un détournement complet des règles qui régissaient le logement public au départ», explique France Bauvin. Et d'ajouter: «Nous ne dénonçons pas le logement public mais la manière dont les 25 milliards d'euros alloués ont été utilisés.»

Les Pays-Bas et la Suède ont déjà durci leurs critères d'attribution

Pour l'Unpi, il s'agit d'une concurrence déloyale qui justifie cette plainte. Surtout au regard de la situation tendue du marché. Plus d'un million de Français sont en attente d'un logement HLM et 700.000 HLM seraient vides ou sous-occupés. «À partir du moment où le locataire paye son loyer, la loi nous empêche de le mettre à la porte. Il faut donc les inciter à partir», déclare Laurent Ghekiere, chargé des affaires européennes à l'Union sociale pour l'habitat (USH), cité par Le Parisien. «Il est insensé de mener une politique nationale sur les HLM quand on voit les contrastes de besoins d'une région à l'autre», conclut France Bauvin.
Si la plainte est jugée recevable par la Commission européenne, le gouvernement aura un mois renouvelable une fois pour s'expliquer. Une période de négociations pourrait s'ouvrir entre le gouvernement et Bruxelles, «si la France le souhaite», précise France Bauvin. Paris pourrait ainsi s'engager à publier de manière périodique un bilan des fonds consacrés au logement public et la manière dont ils sont utilisés. «Aucun bilan global sur l'utilisation des fonds alloués n'a été publié depuis 1999. Ce qui est contraire aux règles européennes», regrette la déléguée de l'Unpi.
Au cas où la France ne souhaite pas négocier, Bruxelles mènera une enquête «d'un an ou deux» pour décider si la demande était fondée. En cas de réponse positive, le dossier sera transféré à la Cour européenne. À l'issue du procès, l'État pourrait être sanctionné d'une amende ou devoir durcir ses règles d'attribution d'une HLM. Comme ont dû le faire auparavant les Pays-Bas et la Suède. Aujourd'hui, le plafond des ressources pour une personne est de 2070 euros à Paris et 1800 en province, et de 4840 euros pour un couple avec deux enfants dans la capitale et de 3490 euros ailleurs.
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La marche à suivre pour obtenir une HLM

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FOCUS - Dix millions de personnes sont locataires de l'un des 4,2 millions de logements à loyer modéré construits en France. Voici les grandes lignes de la procédure à suivre avec Patrick Kamoun, conseiller à l'Union sociale pour l'habitat.

Les mairies, les préfectures, les collecteurs du 1% logement auprès des entreprises disposent d'un contingent de logements sociaux. Au total, près de huit cents organismes chapeautés par l'Union sociale pour l'habitat (www.union-habitat.org/)- gèrent 4,2 millions de logements HLM dont 200.000 foyers (personnes âgées). Les structures de gestion sont différentes juridiquement (société anonyme, association) pour des raisons historiques, mais toutes suivent les mêmes règles dans la gestion du parc, et les documents ont été harmonisés. Plus de 10 millions de personnes sont aujourd'hui locataires d'un logement social en France. «Malheureusement 1,2 million de demandes restent aujourd'hui en attente, la plupart en région parisienne qui a elle seule, enregistre 65% des requêtes », explique Patrick Kamoun, conseiller à l'Union sociale pour l'habitat. Voici les démarches à accomplir pour obtenir un logement à loyer modéré.

• À qui s'adresser pour obtenir un logement HLM ?

Dans les lieux d'enregistrement des demandes qui peuvent être selon les villes, la mairie (pour le parc qui est dévolu à la commune), la préfecture (un parc spécifique pour les situations d'urgence), un organisme collecteur du 1% logement ou auprès d'un organisme HLM. Il s'agit alors de remplir un formulaire restreint pour préciser le nombre de personnes qui habiteront le logement, la situation géographique désirée, le type de logement. Un numéro unique de demande est alors attribué au demandeur. Celui-ci est communiqué automatiquement à un organisme HLM qui doit ensuite lui faire des propositions de logement. La demande de logement est valable un an.

• Quels documents faut-il remplir ?

L'organisme qui gère le logement demande au candidat de remplir un dossier complet où il doit préciser la composition de sa famille et le montant de ses revenus et éventuelles prestations familiales. Chaque année, le ministère du Logement publie sur son site Internet les plafonds de revenus au-delà duquel on ne peut pas prétendre à l'attribution d'un logement HLM. Il faut enfin présenter des titres de séjour en règle. Ce dossier servira de base à la commission d'attribution.

• Qu'est-ce que la commission d'attribution ?

Cette assemblée se réunit pour décider de l'attribution des logements disponibles. Elle est composée du maire de la commune qui a une voix prépondérante-, de représentants des organismes HLM, d'un représentant des locataires. Un représentant des associations d'insertion participe également mais n'a pas de droit de vote.

• Comment renouveler sa demande de logement ?

Deux mois avant la date anniversaire de la première demande de logement, le demandeur est informé que sa requête arrive à échéance. S'il souhaite toujours obtenir une HLM, il lui suffit alors d'adresser un courrier simple dans lequel il précise qu'il renouvelle sa demande. «Si la situation familiale ou financière a changé depuis la demande initiale, le demandeur est tenu d'en informer l'organisme», affirme Patrick Kamoun.

• Existe-t-il des recours si aucun logement n'est proposé ?

Un recours sera possible à partir de 2012 dans le cas où l'attente est «anormalement longue». C'est la préfecture qui fixe la durée de cette période, en fonction de l'état du marché local. À Paris par exemple, où la demande est saturée, il faut laisser passer un délai de 6 ans, et de 3 ans dans les départements d'Ile-de-France ! «Passé le délai, le locataire peut saisir la commission de médiation, pour faire reconnaître sa demande comme prioritaire, en application du droit au logement opposable (DALO). Sachant que beaucoup de gens sont malheureusement déjà prioritaires aujourd'hui», regrette l'Union sociale pour l'habitat.

• Peut-on demander à un locataire de quitter son logement ?

Il n'y a pas de limite de durée pour une location en HLM. Le locataire a droit au maintien dans les lieux, sauf cas particuliers . Dans les zones tendues, les organismes peuvent résilier le bail d'un locataire dont les revenus dépassent deux fois le plafond de ressources du logement qu'il occupe. Le bail est résilié au bout de deux années, sauf si ses ressources redeviennent inférieures au plafond. Cette disposition ne s'applique pas aux locataires de plus de 65 ans, handicapés ou ayant à leur charge une personne handicapée ainsi qu'aux locataires en zone urbaine sensible. Une enquête exhaustive annuelle est pratiquée par les organismes HLM. Si les locataires dépassent de 20% les plafonds de ressources, un supplément de loyer de solidarité leur est appliqué. Ce supplément peut doubler, voire tripler le montant du loyer.

• Peut-on demander à un locataire de déménager dans un logement plus petit ?

Le bailleur doit proposer à ses locataires en sous occupation un relogement dont le loyer principal est inférieur à celui du logement d'origine. Dans les agglomérations de plus de 50.000 habitants, le refus de trois offres entraîne la perte du droit au maintien dans les lieux. Cette disposition ne s'applique pas aux locataires de plus de 65 ans, handicapés ou ayant à leur charge une personne handicapée ni aux locataires en zone urbaine sensible. Inversement, le locataire qui souhaite déménager pour un logement plus grand ou plus petit peut faire une demande de mutation. C'est la commission d'attribution qui statue une nouvelle fois. 30% des personnes qui obtiennent un logement social étaient déjà logés en HLM auparavant.

•Peut-on expulser un locataire qui ne paie pas son loyer ?

Même si pour les responsables de l'Union sociale pour l'habitât, cela s'apparente à un échec, il est possible d'expulser un locataire de HLM pour cause d'impayés. Cet ultime recours n'intervient cependant qu'au terme d'une procédure au cours de laquelle, l'un des 4000 agents des travailleurs sociaux - tentent de trouver des solutions avec le locataire. « Sur 278.000 problèmes d'impayés recensés chaque année, 60.000 vont en contentieux », précise Patrick Kamoun.

• Comment quitter son HLM ?

Il suffit d'informer deux mois à l'avance, par courrier recommandé avec accusé de réception, de sa volonté de quitter le logement. Dans les cas d'urgence- comme une perte d'emploi- le délai est réduit à un mois.

• Peut-on acheter son logement ?

Le bailleur peut proposer au locataire d'acquérir son logement. Dans les faits c'est rare car les locataires n'ont pas les moyens. Lorsqu'ils les ont, ils préfèrent généralement quitter le parc social.

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02/01/12 à 11:55
Les plafonds de ressources annuelles pour l'attribution de logements HLM sont revalorisés pour 2012.
Les HLM (Habitations à loyer modéré) sont réservées aux personnes dont les revenus n'excèdent pas certains montants. Réactualisés chaque année, ils sont fixés pour l'ensemble des personnes vivant au foyer, compte tenu des personnes à charge et en fonction de la catégorie du ménage ainsi que de la région d'implantation du logement. Pour ce calcul, l'enfant de parents séparés était considéré comme vivant au foyer de l'un et de l'autre parent. Désormais, ses revenus sont pris en compte  au profit des deux parents, en cas de garde alternée.
Les ressources prises en compte sont celles du ménage (conjoints, concubins, partenaires pacsés) au titre de l'année n-2, soit 2010 pour l'obtention d'un HLM en 2012, ou de l'année n-1, soit de 2011 si elles ont diminué d'au moins 10 % par rapport à 2010. Voici les nouveaux plafonds qui sont appliqués depuis le 1er janvier 2012 :

Plafonds de ressources annuelles  pour les logements PLUS

Nombre de personnesParis 
(en euros)
Ile de France hors Paris et communes limitrophes (en euros)Autres régions (en euros)
122 33422 33419 417
233 37833 37825 930
343 75640 12431 183
452 24248 06137 645
562 15756 89544 284
669 94364 02449 908
Par personne supplémentaire7 7927 1345 567

Plafonds de ressources annuelles  pour les logements PAS

Nombre de personnesParis 
(en euros)
Ile de France hors Paris et communes limitrophes
(en euros)
Autres régions
(en euros)
112 28512 28510 678
220 02820 02815 559
326 25424 07318 709
428 73626 43420 818
534 18431 29424 357
638 46935 21427 450
Par personne supplémentaire4 2863 9233 061

Le Prêt locatif à usage social (PLUS) donne lieu à des aides spécifiques (subvention de l'État, taux de T.V.A. réduit...), ce qui permet aux organismes HLM de favoriser la mixité sociale au sein d'un même programme de construction.  De son côté, le Prêt locatif aidé d'intégration (PLAI) finance le logement des ménages qui rencontrent des difficultés d'insertion.
Stéphanie Alexandre
Liens externes : Arrêté du 22/12/2011 modifiant l'arrêté du 29/07/1987 relatif aux plafonds de ressources des bénéficiaires de la législation sur les habitations à loyer modéré et des nouvelles aides de l'Etat en secteur locatif, JO du 28
http://www.leparticulier.fr/jcms/p1_1412327/les-nouveaux-plafonds-de-ressources-pour-beneficier-d-un-logement-hlm-en-2012



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