Si l'Europe ne change pas de politique économique, il pourrait y avoir 4,5 millions de chômeurs de plus en quatre ans dans la zone euro s'alarme l'organisation internationale du travail (OIT) dans une étude.
Quelques heures après l'OCDE
qui a annoncé des perspectives peu encourageantes pour l'emploi dans la
plupart des économies développées, c'est l'organisation internationale
du travail (OIT) qui à son tour s'alarme pour l'avenir. Selon une étude qu'elle publie ce mercredi,
elle estime en effet qu'il pourrait y avoir 4,5 millions de chômeurs de
plus en 4 ans dans la zone euro si des politiques économiques
favorisant la croissance et l'emploi ne sont pas engagées.
Le
constat de départ est il est vrai particulièrement sombre : Il y a
actuellement 17,4 millions demandeurs d'emplois en Europe, soit un taux
de chômage de 11% et 44% des demandeurs d'emploi sont au chômage depuis
plus d'un an souligne l'OIT. Tout aussi inquiétant, selon l'OIT « tout
indique qu'une récession prolongée du marché du travail se prépare » Et
de rappeler aussi qu ‘au début de 2012, environ 31.5 pour cent de la
population en âge de travailler dans la zone euro étaient soit sans
travail soit inactives, ce qui représente une augmentation de 1,5 points
de pourcentage par rapport à 2007.
Et
surtout, la situation des plus jeunes s'avère particulièrement
préoccupante. Le chômage des jeunes atteint 22% pour l'ensemble de
l'Europe mais culmine à 30% en Italie, au Portugal et en Slovaquie et à
50% en Espagne et en Grèce.
Il est donc
urgent selon l'OIT que les autorités européennes prennent des mesures.
Ce qui conduit Juan Somavia, le directeur général de l'organisation à
lancer une sévère mise en garde et à appeler un changement radical de
politique. « S'il n'y a pas de changement de politique, tous et je dis
bien tous les pays de la zone euro, seront touchés, à la fois ceux déjà
en difficulté et ceux qui se portent le mieux » estime-t-il.
Critique de l'austérité budgétaire
L'occasion
pour l'OIT de critiquer vertement la manière dont ces derniers mois
l'Europe a répondu à la crise et d'égratigner par la même la voie
privilégiée par la chancelière allemande Angela Merkel. « On prend de
plus en plus conscience qu'une approche fondée uniquement sur
l'austérité budgétaire aura une incidence sur l'emploi sans pour autant
réduire de manière significative les déficits budgétaires » souligne en
effet l'étude.
La solution, telle qu'elle
est envisagée par l'OIT reposerait donc plutôt sur des politiques
d'investissement, une remise sur pied du système financier, ce qui veut
dire que l'on « règle rapidement la question de la solvabilité de
nombreuses banques », un maintient de la protection sociale et un accent
mis pour favoriser le dialogue social. « Avec une stratégie de
croissance centrée sur l'emploi pour la zone euro la reprise est encore
envisageable à l'intérieur du cadre de la monnaie unique », affirme
l'étude de l'OIT
Jeunes : s'inspirer des exemples scandinaves
Concernant
le cas plus spécifique des jeunes, l'OIT prône que l'Europe dans son
ensemble s'inspire des modèles développés dans les pays scandinaves où
on été mis en place de nombreux programmes de formation facilitant la
transition entre l'école et le monde du travail. Il faut « veiller à ce
que les jeunes ne restent pas prisonniers d'emplois précaires » et cite
comme des exemples à suivre les politiques menées en Autriche, en
Belgique, aux Pays Bas ou bien encore en Suède. Dans ce dernier pays,
existe par exemple un système de « garanties-jeunes » qui accompagnent
les jeunes par des formations spécifiques puis par l'aide à la recherche
d'un emploi. Ainsi 46% des jeunes suédois demandeurs d'emploi ont connu
la réussite grâce à cette garantie.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202166994317-emploi-en-europe-l-oit-tire-la-sonnette-d-alarme-342939.php?xtor=AL-4003-[Choix_de_la_redaction]-[Emploi%C2%A0%20en%20Europe:%20l%27OIT%20tire%20la%20sonnette%20d%27alarme]
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